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La perception des français sur l’éolien en mer
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Le 21 novembre 2022false false
Avec l’Accord de Paris signé en 2015, la France s’est engagée à atteindre la neutralité carbone en 2050. Pour atteindre cet objectif, il est envisagé que les énergies renouvelables représentent 40% du mix électrique en 2030. Dans leur article, O. Joalland et P-A. Mahieu s’intéressent aux potentielles conséquences du développement de l’éolien en mer en France. Cette étude vient alimenter les débats actuels autour du mix électrique en France, à l’heure où les premiers parcs éoliens en mer voient le jour et où la construction de nombreux autres est envisagée.
En 2020, la production électrique de la France provenait à 71% de l’énergie nucléaire, à 21% des énergies renouvelables, et à 8% des énergies fossiles. Avec l’Accord de Paris signé en 2015, la France s’est engagée à atteindre la neutralité carbone en 2050. Pour atteindre cet objectif, il est envisagé que les énergies renouvelables représentent 40% du mix électrique en 2030.
Pour cela, la France peut miser sur son grand potentiel de ressources éoliennes en mer (le deuxième d’Europe). De plus, avec l’arrivée des premières éoliennes en mer en France, il est intéressant de se demander quelles sont les préférences de la population à ce sujet.
Dans leur article, O. Joalland et P-A. Mahieu s’intéressent aux potentielles conséquences du développement de l’éolien en mer en France, telles que les interactions avec la pêche professionnelle et les activités de loisirs, la question des emplois, les nuisances visuelles, ou encore les impacts environnementaux. Ils se sont posés deux questions :
- Quels sont les effets (positifs ou négatifs) du développement de l’éolien en mer les plus importants aux yeux de la population française ?
- Dans le cas où l’éolien en mer serait rejeté, existe-t-il une alternative privilégiée par la population ?
Afin de répondre à ces questions, la méthode des expériences de choix a été utilisée, on vous explique en quoi cela consiste !
2436 personnes représentatives de la population française ont été enquêtées. Elles ont été invitées à réaliser des choix entre différents scénarios de développement de l’éolien en mer en France. Trois options différentes leur étaient à chaque fois proposées (options A, B ou C). Les options A et B proposaient le développement des éoliennes en mer et détaillaient leurs conséquences, l’option C proposait le refus des éoliennes en mer.
Voici un exemple de choix auquel était confrontés les enquêtés :
A la suite d’une première série de huit choix il ressort que les préférences des Français en matière d’éolien en mer sont principalement reliées aux effets possibles concernant la pêche professionnelle (la provenance française des produits de la mer est privilégiée), suivi par les retombées économiques en matière d’emplois, et le niveau de connaissance des impacts sur la biodiversité marine.
Dans un deuxième temps, les enquêtés ont été séparés en deux groupes et de nouveau soumis à leurs quatre premiers choix. L’option C précisait alors quelle alternative serait privilégiée en cas de refus de l’éolien en mer : le nucléaire pour le groupe 1, l’éolien terrestre pour le groupe 2. Il ressort que dans le cas où le développement de l'éolien en mer est rejeté, l'allongement de la durée de vie des centrales nucléaires existantes semble être préféré à l'augmentation du nombre d’éoliennes terrestres.
Cette étude vient alimenter les débats actuels autour du mix électrique en France, à l’heure où les premiers parcs éoliens en mer voient le jour et où la construction de nombreux autres est envisagée.
Si ces résultats vous intéressent et que vous souhaitez en savoir plus, n’hésitez pas à regarder l’article d’O. Joalland & P-A. Mahieu.
Pierre-Alexandre Mahieu est maitre de conférence au laboratoire LEMNA de Nantes Université.
Portrait du premier auteur
Olivier Joalland a tout d’abord commencé son parcours académique par une licence en économie et gestion à l’Université d’Angers, suivi par un master en économie de l’environnement à l’Université de Bordeaux. Une opportunité avec l’INRAE et l’Université de Bordeaux l’a ensuite conduit à faire un doctorat en sciences économiques portant sur l’évaluation économique de l'acceptabilité des infrastructures de l’énergie (lignes à haute tension et éoliennes terrestres). Il a par la suite eu l'opportunité de faire un post-doctorat pour la Chaire maritime sur l’évaluation économique de l’acceptabilité des éoliennes en mer.
Pour lui la Chaire maritime est un projet de recherche pluridisciplinaire et collaboratif important qui contribue à la planification de notre espace maritime
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Il est actuellement disponible pour continuer à travailler sur ce sujet de l’acceptabilité des énergies.